Rencontre avec Hélène VALADE, Présidente de l’Observatoire de la Responsabilité Sociétale des Entreprises et Directrice Développement et Environnement du groupe LVMH

Le Syntec Conseil et Stéphane Marcel ont organisé cette rencontre début avril, animée par Agnès Rambaud-Paquin et Emmanuel DELSUC. J’ai retenu les points suivants de l’intervention d’Hélène Valade :

Quelle posture des entreprises dans la situation actuelle ?

Si attentisme ou recul il y a de la part de certaines, c’est probablement plus le reflet d’une période de stagnation que d’un recul généralisé, car la tendance de fond est là et lui semble inéluctable.
Au-delà de nos frontières beaucoup de pays avancent dans la bonne direction sans que ce soit forcément su en France – notamment la Chine.

Quel récit autour du développement durable ?

Hélène Valade souligne l’absence, pour elle, d’un récit national motivant qui embarque tous les acteurs autour de ces sujets.
Entre décroissance d’un côté et déni total de l’autre, il lui semble manquer cruellement une narration collective et positive de la transformation nécessaire, qui sorte la RSE de son côté moralisant.

Dans cet espace qui reste à occuper, les entreprises peuvent jouer un rôle en associant leurs collaborateurs et leurs clients.

Quels sujets porteurs aujourd’hui ?

La Biodiversité, la Nature, l’Eau lui semblent être les sujets porteurs afin que le débat ne reste pas concentré sur le climat : pouvoir mesurer l’impact à plus court terme contribue à nourrir l’engagement : par ex, en matière de biodiversité, un sol peut se régénérer en 4 ans.

– Comment a-t-elle réussi à entraîner les plus rétifs dans le cadre de sa fonction ?

3 points clés de sa stratégie de conviction :

1. Considérer le sujet de la durabilité comme un sujet business : durabilité = désirabilité chez LVMH
2. Avoir un langage commun : épouser les codes du secteur dans lequel on est, et pas l’inverse (ne pas importer de jargon RSE)
3. Se faire aider :
– Par les Présidents des 75 maisons
– ET par les plus jeunes ! qui n’ont pas du tout les mêmes attentes que leurs aînés

Quelles attentes vis-à-vis des entreprises du conseil et des études, membres du Syntec Conseil ?

H.Valade souligne la capacité d’INFLUENCE de ces entreprises (ainsi que des agences de pub) sur les représentations, ce qui leur donne à la fois une responsabilité et un pouvoir clés pour façonner les représentations collectives sur ces sujets.
Elle attend également des instituts d’études qu’ils fassent évoluer les questionnements sur ces sujets, au-delà de la dichotomie basique « pouvoir d’achat contre climat ».

Enfin, pour aller de l’avant, 2 points lui semblent essentiels :

* La nécessité de réfléchir à des modes d’action en COALITION d’entreprises, notamment entre concurrents (ce qui revalorise au passage le rôle des Fédérations professionnelles)

* La nécessité d’apporter des compétences et des outils nouveaux : la fresque du climat a fait son temps !

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